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8 février 2008

Premiers pas.

extPremiers pas à la prépa, donc, une banderole énorme pour nous accueillir, et une entrée majesteuse. A l'intérieur, ça sent un peu la peinture, mais par au desus, il y a le goût plutôt amer de l'inconnu. Les gens sont gentils, tellement gentils. Ils ne mentent pas, ou presque. Latin, grec tu risques de mourir écrasée sous l'alphabet. Oui, la cantine est infecte. Tu vois le prof là ? Il est dingue. Randonnée de 17 km pour la journée d'intégration, ouais il paraît qu'à la fin t'es intégrée, moi j'ai pas vu d'où, mais bon. Ah, les khôlles, c'est maximum 12. Cinquante environ par classe, 20% qui partent. Certains font des cures de vitamines, moi je préfère somnoler, c'est comme tu veux. L'internat c'est super, tu verras. Le sport ? Ouais, y en a. Mais on est deux. Sur quatre vingt dix. Tu peux sortir jusqu'à minuit. =)

Certes, personne ne me cache la quantité gigantesque de travail à fournir, tous les bouquins à lire (soi-disant (a)) avant la rentrée, et le fait qu'on me dira directement si je n'ai rien à faire en prépa ou non ; mais j'ai réellement apprécié la structure et la promesse de ce deux ans qui s'annonçent particulièrement éprouvants enrichissants. Ca doit faire un peu la fille trop optimiste, qui va moins rigoler au bout de la première semaine, mais bon. Je suis assez motivée, ça devrait suffir pour me faire tenir jusqu'en juin pour avoir ce foutu bac et avoir droit enfin à un nouveau départ.

D'ailleurs, là bas, on repère déjà la future classe, les différents groupes qui s'y formeront. Genre, quand on fait la queue patiemment depuis 3/4 d'heures pour parler au prof de philo et qu'un petit brun à mèche, col roulé et faux air décontracté se la ramène l'accapare avec de grands moulinets de bras et des hochements de tête entendus. Celui-là, on sait direct que c'est le genre à poser une question dans les dernières cinq minutes de cours et que CA NE PEUT PAS ATTENDRE DEMAIN, non. Ma foi, seule solution envisageable pour l'année prochaine, lui baisser violemment le bras à chaque fois qu'une inspiration hautement interrogative lui traversera l'esprit. Au moins une fois sur deux, quoi. =')

Puis il y a ceux qui te frôlent, laissant un courant d'air chargé de parfum limite toxique sur leur passage. Trench beige pour lui, coiffure branchée, mocassins vernis, et caban rouge fluo, cheveux blonds méchés et lissés parfaitement, sac de créateur pour elle. Leurs rires moqueurs s'entrechoquent à chaque passage d'un de leurs collègues qui escortent les futurs hypokhâgneux, parce qu' "eux sont trop biens pour faire ça." Leur portable sonne d'ailleurs toutes les dix minutes, je vois bien qu'il n'ont pas le temps pour ce genre de niaiseries. Je ne pensais pas qu'en prépa on trouvait encore ce genre de spécimen, mais apparament ils sont partout.

Reste les autres, ceux qui essaient de dépeindre avec naturel et simplicité leur cadre de travail et de vie, qui répondent aux questions avec le maximum de sincérité possible. Les profs qui inspirent direct le respect et qui balayent les doutes d'un revers de main. Je repère le chemin jusqu'à ma future chambre, et les endroits par où je pourrais m'évader, au cas où.

J'aime déjà cet endroit, en fait. =)

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20 janvier 2008

Rapidement.

Un petit tour d'horizon de la vie littéraire, si vous le permettez. Celle-ci s'annonce de plus en plus compliquée, avec l'arrivée des premiers voeux pour la fac/prépa et du premier bac blanc.

Nous jonglerons donc joyeusement, durant ces prochains mois, avec, j'ai nommé ce cher Baruch Spinoza; et son Appendice à la première partie de l'Ethique (inutile de préciser que nos sourires sont légèrement tombés en découvrant que le tableau ne contenait pas assez d'espace rien que pour le titre et l'écriture démentielle de notre philosophe, alors le reste ...) ainsi qu'avec Shakespeare (pourquoi devrait-on étudier un auteur qui n'a peut-être pas existé, dites le moi franchement ?) et ses deux tourtereaux favoris. (ne soyons pas trop cyniques, ils ne sont pas si parfaits que ça : Roméo à a peine 14 ans et tue déjà tout ce qui bouge, vous trouvez ça normal ?) En Anglais, espérons franchement que sa passion pour les textes traitant de sujets plus gores les uns que les autres s'éteigne, sous peine de lynchage à coup de trousses et de marqueurs indélébiles. Prions également pour avoir plus de cartes à colorier que de cours à apprendre sur l'Asie Orientale. Et des vrais cours d'espagnol, il serait temps. (Et au fait, 6 février, je squatte les portes ouvertes de Jean-Jaurès. Ca promet.)

- Comprenez bien la différence entre nos actes, ceux que nous choississons volontairement, qui nous sont intrinsèquement liés. Et les autres, qui sont déterminés par une cause extérieure. Ce qui nous influence, sans qu'on ne puisse rien y faire.
- M'dame on peut avoir un exemple, là ?
- Prenons la marmotte. Je trouve qu'on ne parle pas assez de la marmotte !

Ah, PS: Qu'est ce qu'exactement une "culture littéraire" ? Je suis totalement traumatisée par cette expression qui, pour ma prof de littérature, veut dire quelque chose du genre : lire dix bouquins d'auteurs par siècle, avoir lus tous les ouvrages critiques s'y rapportant, aller voir des vieilles pièces chiantes au théâtre et surtout aimer ça. C'est vraiment ça ? Parce que sinon, la motivation en prend un coup, là, hein. 

1 janvier 2008

Il est marrant, Ben, aussi. --'

527350966Le Nouvel An, c'est toujours la même chose. Certains choisissent de rester peinard dans leur canapé devant le sourire niais d'Arthur, parce que bon "les Nouvel An ils ont déjà donné" d'autres se font le traditionnel repas de famille, où un vieux secret est toujours déterré et où ça finit en bâton de sucette, ou encore les derniers vont se bourrer la gueule (ou pas) dans une fête chez des potes, en boîte ou dans je-ne-sais-quel coin branché. (Cette liste n'est pas exhaustive, ne vous en offusquez pas, vous êtes tout à fait en droit de rajouter vos visions du Nouvel-An.)

Ce qui ne change jamais, c'est que pour rigoler un peu, (on a tous fait des paris stupide, genre "tu mangeras plus de Dragibus pendant un an") ou très sérieusement (genre le tableau avec les p'tites cases à cocher et tout) c'est les (bonnes) résolutions. Bon, en général, personne ne les tient, mais je ne voudrais pas gâcher le suspens d'avance. Voici donc une liste des miennes.

1) Me mettre à travailler sérieusement, avec organisation ... C'est le plus dur en fait, ce petit avec qui n'a l'air de rien. Oui parce que, ayant l'habitude de bosser les dissert' la veille du dernier délai et/ou de traîner pour les fiches de révisions, ça risque de bousculer drôlement mes vieilles coutumes du travail en urgence.

2) ... afin d'avoir le bac. Avec mention si possible. *musique dramatique qui annonce la difficulté conséquente et effrayante de la tâche*

3) Arrêter d'espérer qu'une interruption miraculeuse du Destin arrange ma vie amoureuse. On est pas dans les films, quoi. C'est pas en faisant tomber un sac de courses / parapluie (bref, remplacer par un objet pas romantique pour un sou) que je rencontrerais celui* qui me fera oublier l'autre.

C'est pas gagné, les enfants.
De votre côté, ça donne quoi ?

25 décembre 2007

"Leider, ich spreche nicht Französisch."

WeinachtFrohe Weinachten. =D

Champignons à la crême en pleine rue. Dampfnudeln mit Mohn. Café à la vanille chez Starbucks. (<3) Maronen. Swiss-Style. Printen (= pain d'épices) Nic Nac's. (= équivalent de nos Twinuts) Gummi en forme de moutons pour s'endormir. Big red par paquets de 8.

Je n'aime pas Noël en France. Alors je prends trois kilos en Allemagne et une fois rentrée, je me cale sous la couette devant des téléfilms sur Noël, complètement débiles et que j'ai déjà vu trois fois.  Et alors ? (a)

A retenir : Le vocabulaire appris en cours d'Allemand, et par ce j'entends "Erfahrung sammeln" ; "Heiweh haben" ; "beigeistert sein" et tout le reste, ne sert absolument à rien dans la vie quotidienne. Par contre, "Pourrais-je avoir un sac?" "J'ai réservé pour deux nuits." et "Une table pour deux" sont des expressions à réviser sérieusement, sous peine de honte intersidérale à chaque commande. A bon entendeur !

16 décembre 2007

I know there's something in the wake of your smile.

Note pour plus tard :  Sixteen

A partir d'aujourd'hui, le nom du blog sera désormais obsolète. Mais j'vais pas changer Nearly Sixteen en Sixteen tout court, ça f'rait bizarre, ou même en Nearly Seventeen, parce que c'est pas vrai du tout. Je me contenterais de garder ce titre mensonger. (a)

Pour le moment.

Et puis, j'ai fait un voeu. Il y avait quinze petites bougies colorées, censées représenter ma quinzième année. J'ai porté un faux toast, pour lui dire au revoir, ironiquement, j'ai pensé que ça me manquerait, tous ces hasards blessants. Puis il y avait la grosse bougie rouge, seule. Celle des seize ans. J'ai fait un voeu, les yeux fermés, j'ai pensé très fort pour qu'il puisse se réaliser. Comme les petites filles qui croient encore à cette magie pleines d'étoiles, je me suis efforcée d'y croire.  Car j'ai vraiment besoin d'espoir...

(PS: Vivement les 17 =D)

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8 décembre 2007

Décembre, ô mois de tous les doutes.

628915507Décembre: le tendre et doux (!) nom commun "hypokhâgne" commence à prendre une ampleur considérable dans mes journées au lycée. C'est simple, on ne parle plus que de ça. Cette petite boule de poils noirs grossit, au fil des jours et des mois. Démonstration en 3 étapes. (ou, ce qu'il ne faut jamais faire sous peine de se faire remarquer pour les six mois à venir.)

1) Visite de la conseillière d'orientation. (en gros, une femme grisonnante-petit-tailleur-ton-sec-je-connais-tous-les-sigles-par-coeur-et-pas-vous) 80 % des bacheliers squattent les bancs de l'université, et seulement mois d'un sur 10 se dirige hardiment vers la prépa. D'ailleurs, qui veut tenter une prépa ? Sur 29, je suis la seule. C'est terrible, comme sensation. Ma petite main agit comme un para-tonnerre, et tout de suite des étoiles brillent dans ses yeux et dans ceux de mon prof principal. Terrible, comme je vous disais.

2) Suite à cette maladresse, je me retrouve propulsée en rendez-vous avec mes profs de philo et de lettres (autrement dit, les pires.) Ces deux charmantes acharnées du travail me regardent avec fascination pendant dix longues minutes où je n'ose piper mot. Puis ça commence, conseils à la pelle: va en internat pas en appart, tente Henri VI, mais non Reims c'est pas si mal (non parce que même les profs sont pas d'accord entre eux! xD) prend grec, pas latin, il va falloir participer plus heiin, tout dépend de ta ca-pa-ci-té de travail, et arrête de lire des auteurs contemporains, vous aimez Spinoza n'est ce pas, les portes ouvertes tu y files, pose des questions, ne bavarde plus avec ta voisine, vous vous sentez étouffée chez vous ? Non, plutôt ici, madame.

3) Et enfin le forum étudiant: convaincue de par mon manque de sérieux et de travail acharné, je me présente avec prudence devant une prof d'histoire du lycée Jean Jaurès, qui tout de suite tente de me mettre à l'aise. (la pauvre, c'était peine perdue!) Elle m'expose la réalité mieux que quiconque ; certes c'est dur, oui on en attend beaucoup de vous, mais vous verrez ça vous donnera un avantage non négligeable pour après. Elle sourit. Je n'ose pas lui exposer mon manque pitoyable de participation orale. Elle continue la liste des qualités exigées. Et merde, le dynamisme est des plus importants. Je souris aussi. A l'année prochaine, peut-être. Peut-être.

Parce que je doute horriblement, depuis toutes ces rencontres, ces tas de conseils, d'espérances et de questions qui tournent en rond joyeusement dans une tête qui sonne trop vide à mon goût. Je doute de moi, vraiment.
En résumé, je dois sérieusement me bouger au deuxième trimestre. Risquer la tendinite du coude et lever plus souvent la main en cours. Ne plus être pessimiste. Faire une demande pour l'internat. Et surtout, surtout, prendre grec niveau débutant.
 

1 décembre 2007

L'aveu du présent.

1299033052Ce n'est déjà pas facile d'énoncer où l'on a mal : estomac, foie, plus bas les reins, alors que tout ce que l'on peut dire, c'est "j'ai mal" comme lorsque l'on est enfant. Alors les états de l'âme ! Difficile de répondre à la question : "Comment allez-vous?" Seuls les gens polis, les menteurs ou les idiots, vont "bien".
   [Christine Orban, Deux fois par semaine]

Si c'est ça, je suis les trois en même temps. Une fille polie, menteuse et surtout, idiote. En effet, quand trente fois par jour, on me demande si ça va, je réponds toujours "Bien." ou "Ca va." Comme ça, un ou deux mots, ça suffit à rassurer tout le monde sur mon état général. Dès qu'un non ou une hésitation pointe son nez, c'est la panique, l'indifférence ou les questions. Alors je préfère être polie, ne pas ennuyer les gens. Je leur mens, certes, pour éviter un tracas supplémentaire dans leur propre vie. Mais idiote ? Pourquoi idiote ? Suis-je si idiote de faire semblant ? La nature nous a doté de la merveilleuse possibilité d'étirer nos lèvres jusqu'aux oreilles, même quand tout va mal. Comme si un sourire était la preuve que tout allait bien. On sourit aux collègues qui présentent leurs articles, on sourit à la prof qui demande si le week-end a été bon, on sourit à la blague pas si mauvaise d'une amie, on sourit même quand on croit entendre le bruit du coeur qui se fracasse en deux dans la poitrine. Jusque là, à quelques centimètres de peau sous ce sourire. Finir de prendre en note le dernier cours de philo en se demandant si Spinoza lui même était heureux, avec sa foutue conception de la puissance d'être. Se demander si Spinoza lui-même ne faisait pas semblant. Sortir dans le froid avec un ami, en parlant de cette même idée. Toujours le sourire aux lèvres. On ricane doucement, en s'imaginant la vie des philosophes d'avant. Mais ça ne va pas "bien", justement, les incidents tombent les uns après les autres sur ce sourire qui ne s'efface jamais au contact des autres, ne mourrant que dans une solitude rassurante. Tout va mal, et tout le monde continue de sourire, se contentant des apparences. On se plonge dans un livre qu'on croit pouvoir nous sortir de ce cercle vicieux, on ouvre un Cosmo en tournant les pages sans vraiment voir les articles. On arpente les rues, l'I-Pod branché à fond, pour plonger la ville dans la douce mélancolie de Snow Patrol. On sourit encore. Car ça va "bien".

Oui, je suis vraiment idiote.

24 novembre 2007

Faites place au pire des sujets existant en ce monde, tin tiiin.

1298807114J'ai remarqué avec étonnement que je n'avais point créé, pour ce blog, de rubrique qui raconterait mes tribulations sociales et amoureuses. (En fait, il valait mieux pour vous que je n'y aie pas pensé, mais maintenant que c'est fait, tant pis (a)) Je l'ai donc nommé Dallas, vous comprendrez tous la référence. (Amis fan de feuilleton-où-l'on-ne-comprend-rien, bonsoir.) Attention pour les âmes sensibles, cette rubrique sera souvent pessimiste et d'une stupidité, voire d'une niaiserie sans égal. Merci de votre attention.

<< Chez les littéraires, on aime les mots. Logique. Mais on aime surtout les mots compliqués. On déploie un véritable arsenal d'adjectifs, de synonymes et de métaphores pour parler d'une même chose, ce qui fait généralement le malheur des scientifiques qui venaient gentiment nous parler des lois de Descartes en physique. (pour une fois qu'on a un point commun xD) Bref, dans le domaine de l'amour, nous (autant dire je) distinguons ces deux notions. Aimer, et être amoureux. Ce que nos délicieux petits hommes s'obstinent à ne pas comprendre. Jamais au grand jamais. A notre plus grand désespoir.

Aimer, c'est avoir de l'affection, de la tendresse, de l'attirance, voire de l'attachement pour une personne. Sourire à son approche. Se sentir bien avec elle, partager des moments agréables ou simplement extraordinaires, appeler cette personne quand elle nous manque, chercher à être à ses côtés. Avoir l'espoir qu'elle ressente la même chose que nous.

Etre amoureux(se), c'est entrer dans un sentiment imprévue, une passion incontrôlable. Un sourire niais accroché au visage 24h/24h, les mains qui tremblent, l'estomac qui se tort, un tambour à la place du coeur. Griffoner son prénom partout. Le manque alors que la personne n'est pas encore partie, le besoin constant qu'elle soit là, les appels tout le temps, les pensées vers elle, à jamais. Une crainte constante mêlé d'une excitation sans précédent. Voilà, c'est ça.

Ne leur demandez jamais de choisir. On ne peut pas être amoureux de deux personnes à la fois. Mais en aimer deux, oui. La différence entre ces deux mots, qui paraît invisible quand on n'a pas souffert, est l'histoire de ma vie. Evincée car il ne connaissait pas la différence, et que quitter quelqu'un dont on est amoureux seulement pour quelqu'un que l'on aime le rend amer, mais incapable de surmonter une fierté trop grande. Et moi, me direz-vous ? L'histoire dit que je garde en moi un amour saupoudré de haine. Cependant depuis les prémices de l'hiver, je crois, oui, je crois que j'aime quelqu'un.

J'ai vraiment si tort que ça ? >>

20 novembre 2007

" On n'est heureux qu'autant qu'on a souffert "

598269527Au retour de ces vacances bien méritées, d'un HP7 dévoré (non, je ne ferais pas de commentaire sur cette fin TOTALEMENT NIAISE) nous autres terminales littéraire reprîmes le chemin boueux de notre cher lycée, avec quelques rebondissement tels qu'un devoir type bac en philo (Bergson m'a valu un 14.) et ...

... LA sortie écologique ; c'était Koh-Lanta dans le Nord. Puiseux, petit village d'environ, allez, 50 habitants, un élevage canin, 20 tracteurs et quelques vaches. Quinze élèves sans défense. Attendre 30 minutes dans le froid d'une cour d'école abandonnée, c'était trop pour nous, pauvre jeunes gens habitués aux radiateurs du lycée. Malgré les gants et les bonnets, nous avons essayé de faire du feu avec des parpaings qui traînaient, sans grand succès, vous vous en doutez. Un point d'eau en la personne d'un vieux robinet était visible, mais dans le doute de sa potabilité, nous n'avons point goûté. Les vivres étaient maigres, quelques cookies et une tablette de chocolat pour cinq, c'était assez difficile. La tension régnant était palpable, quelques batailles d'écharpes à prévoir. Heureusement nous avons survécu, après une attaque de chiens féroces et d'une militante antipathique qui a tenté de nous enrôler dans une secte écologique. Une fois à l'intérieur du bâtiment maudit, nous avons lutté pour ne pas dormir, sous l'effet des drogues verbales que celle-ci nous infligeait.  Consciente de la violence de ces images, je ne peux me résoudre à les diffuser.

Dans la chaleur d'un lycée dont les cours deviennent pires que monotones au fur et à mesure que la nuit tombe (c'est à dire vers 16h *air blasé*) nous avons en vrac un cours d'histoire de trois heures d'affilées le mardi, environ deux dates à chaque demi-phrase (NB: tout le monde prend son aspirine avant de rentrer en 126) une lettre à Ménécée en philo, où l'on apprend que d'après Epicure, les Dieux se foutent totalement de nous (en gros :"vous êtes là par hasard, bonne chance à tous") et les Contes de Perrault en littérature, où nous divisons gaiement sur Riquet Roi de Gnômes, Cendrillon et le pourquoi-du-comment de sa pantoufle de vair mais surtout, les interprétations sordides et cauchemardesques de Bettelheim, genre nos grand-mères sont en fait des perverses. (un extrait bientôt)

Tout ceci en prévision d'un conseil de classe le 29. Oui, car leur sadisme est sans égal.

6 octobre 2007

Comment cacher son relevé de notes, en 3 leçons.

_3Et vint le temps des premières notes. Il est évident qu'on ne pouvait absolument pas espérer rester le nez dans les copies doubles, le stylo bougeant frénétiquement au son mélodieux de la voix de nos chers professeurs, sans s'arrêter ne serait-ce qu'une petite heure pour qu'ait lieu le rituel que nous détestons tous : le Devoir Surveillé. (DS, pour les intimes et habitués.)

D.S (nm) Manière plus ou moins sadique de faire au choix, stresser, pleurer, ou espérer la personne au bout du stylo. (Ca devrait d'ailleurs être illégal, ce genre de truc.) Prenons donc ces exemples, plus véridiques et déplorables que jamais : les premiers DS de l'année de terminale littéraire.

Littérature : Je rappelle que la littérature est un cours se déroulant sur quatre heures semaine, avec pour objectif de mémoriser le plus d'infos inutiles possibles et imaginables sur quatre bouquins, qu'on aurait probablement jamais lus en temps normal. (sauf exception.) Ici donc, prenons au hasard Jacques le Fataliste et son maître de Diderot. Classique, 300 pages, où à la fin on a envie de brûler le bouquin et l'auteur avec, si ce n'est pas déjà fait. Un jour banal, la prof, machiavéliquement, nous demande de faire une recherche sur quelques sujets ennuyeux traités dans l'oeuvre. Le jeudi suivant, une jolie feuille de papier blanche et propre sur elle tombe du ciel, sous nos yeux émerveillés. "Quel est le rôle du motif du cheval dans le roman ?"  "Vous avez une heure, hin hin." Vous avez dit sadique ?

Philosophie : Après un cours de 5 copies doubles, il fallait s'y attendre, les amis. Mais là on nous nous trompions, c'est quand nous pensions qu'il suffirait d'apprendre les grandes lignes des doctrines philosophiques pour s'en sortir. Mais non. Dix questions pointues zé hardues, à la synthaxe incompréhensible, nous attendaient sagement, dont "De quoi la joie est-elle l'expression pour Spinoza?"  "Faut-il assimiler le bonheur au divertissement pascalien ?"

Histoire / Géo : Encore une fois, 4 copies de cours. Mais le DS ne traita que sur un seul paragraphe. On pouvait sentir le désappointement des élèves par leurs grognements et leurs coups de poings brusques sur la table. Dans le chapitre, de la société industrielle à la société de consommation, je demande la crise d'avant 73.

Anglais : Deux textes sur la ségrégation et du vocabulaire à n'en plus finir. DS? Oh, seulement un texte de 40 lignes sur les "Gypsies", avec des termes techniques uniquement compréhensibles par la prof. NB : Ne plus apprendre l'anglais (pour ce à quoi ça sert ...)

Allemand : Trois fiches de lexique à avaler, rien de bien méchant pour le moment.

Espagnol ? Euh, rien. Elle a été internée.

Parce qu'au fond, qu'une fois dans la salle de DS glaciale, à une table de taille ridicule, planté sur une chaise qui grince à chaque infime mouvement, avoir le vertige de la feuille blanche peut tout de même déclencher une bonne crise fou rire.
Surtout quand le prof mâche son chewing-gum. Et fait tomber ses craies. Et tousse quand il regarde notre copie, et ...

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